La genèse de l’affaire remonte à l’été 2008 quand l’entreprise incriminée, située à 25 kilomètres d’Oran, a procédé au déversement de ses eaux usées toxiques sur deux EAI (exploitation agricole individuelle) mitoyennes, polluant ainsi les deux parcelles, selon les analyses des laboratoires de la police scientifique et la gendarmerie nationale qui a mené l’enquête.

Face à la situation, le wali d’Oran, venant au secours des deux fellahs, ordonna l’arrêt immédiat du déversement des eaux usées, l’indemnisation des deux victimes et la dépollution des terres inondées et installa une commission chargée du suivi de ses décisions. “Je suis prêt à fermer l’entreprise si les conditions exigées par la commission ad hoc sur le problème ne sont pas satisfaites”, avait affirmé le wali. Le tribunal d’Oued Tlélat, saisi de l’affaire, ordonna l’établissement d’une expertise ; le rapport fut accablant. Les eaux usées de l’usine étaient toxiques.

Cette dernière reconnaît les faits par l’intermédiaire de son responsable (un cadre étranger de nationalité allemande) ; lui évitant ainsi une sanction au pénal, il sera muté vers d’autres cieux. Les victimes voulaient des indemnisations financières pour faire face aux préjudices (terre polluée, arbres fruitiers détruits…), et c’est ce que la justice a infligé au pollueur. Cependant, Coca Cola, sans renier ses responsabilités dans la catastrophe, a toujours justifié son acte par l’urgence, suite à la destruction de sa principale conduite des eaux usées par une entreprise chinoise, en attendant sa réparation.