«Le but de la rencontre c'est de s'assurer du concours actif du président français pour obtenir des autorités algériennes le déblocage de cette situation et permettre au juge d'aller en Algérie accomplir plusieurs auditions et exhumer les têtes des moines pour l'autopsie», a expliqué Me Baudouin.

Pour rappel, le juge d'instruction Marc Trévidic, attend depuis près de deux ans le feu vert pour se rendre en Algérie. Le juge antiterroriste avait demandé à Alger de se rendre en Algérie en décembre 2011 pour exhumer les têtes et obtenir des informations sur une vingtaine de témoins, cités par des repentis de l'ex-GIA.

Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, près de Médéa (sud d'Alger), les sept moines de Tibéhirine avaient été assassinés. Le Groupe terroriste (ex-GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat. Les têtes des religieux avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été. Depuis 2009, et après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Marc Trévidic a réorienté l'enquête vers une bavure des services secrets algériens suite au témoignage du général François Buchwalter, un ancien attaché de défense à l'ambassade de France à Alger. Selon le général français, les moines ont été tués dans un raid d'hélicoptères militaires tandis qu'ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de djihadistes.