Yasser ArafatElles se basent sur le rapport de l'Institut de radiophysique de Lausanne, qui a analysé la dépouille de Yasser Arafat, décédé en 2004 à Paris.

«Les résultats soutiennent modérément l'hypothèse que la mort a été la conséquence d'un empoisonnement au polonium-210», selon le texte du rapport diffusée par la chaîne qatarie. La certitude atteindrait 83%.

«Il s'agit d'un vrai crime, d'un assassinat politique», a commenté à Paris Souha Arafat, qui dit avoir reçu un rapport de l'Institut de Lausanne.

Ce rapport «confirme tous nos doutes», a-t-elle ajouté après avoir rencontré des experts suisses, l'une des trois équipes de légistes chargés d'effectuer des examens. «Il est scientifiquement prouvé qu'il n'est pas mort de mort naturelle et nous avons la preuve scientifique que cet homme a été tué».

Beaucoup d'ennemis
Souha Arafat n'accuse aucun pays ou individu en particulier, mais souligne que le chef historique de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), qui signa en 1993 un accord de paix intérimaire à Oslo avec Israël, mais mena ensuite une révolte en 2001 lorsque d'autres pourparlers échouèrent, avait beaucoup d'ennemis.

De leur côté, les juges français chargés d'une enquête pour assassinat n'ont pas encore reçu le résultat des expertises effectuées par des légistes français après l'exhumation du corps, a-t-on appris auprès du parquet de Nanterre.

Le corps de Yasser Arafat avait été exhumé en novembre 2012 à Ramallah Une enquête pour assassinat avait été confiée quelques mois plus tôt à trois juges d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) après l'annonce par l'Institut de radiophysique de Lausanne de la découverte d'une quantité anormale de polonium sur des effets personnels remis par sa veuve.

Courte et mystérieuse maladie
Yasser Arafat est décédé à l'âge de 75 ans après une courte et mystérieuse maladie, le 11 novembre 2004 . Aucune autopsie n'avait été pratiquée à l'époque, à la demande de sa veuve, et les médecins français qui l'ont soigné se sont déclarés incapables de déterminer la cause du décès.

Une vingtaine de prélèvements ont été effectués après l'exhumation et des échantillons distincts ont été confiés à des équipes de médecins légistes français et suisses, ainsi qu'à une équipe d'experts russes, invités par les Palestiniens à aider à l'examen.

Propos discordants à Moscou
En octobre, le responsable de l'agence russe de médecine légale a déclaré que les échantillons prélevés ne laissaient en rien penser à un empoisonnement au polonium, a rapporté l'agence Interfax.

Mais l'Agence fédérale de médico-biologie a démenti officiellement que son directeur, Vladimir Uiba, ait tenu de tels propos.