Les manifestants ont occupé la place de l'Indépendance et la place de l'Europe dans la capitale Kiev, érigeant des barricades et confectionnant des dispositifs pour jeter des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre. Certains manifestants ont bombardé la police avec des chiffons en feu et des bombes à essence.

La police a utilisé des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants. Les forces de l'ordre n'ont pas utilisé d'armes à feu à ce jour, même si la loi les y autorise lors d'émeutes.

La veille, des manifestants ont attaqué la police antiémeute avec des bâtons, des feux d'artifice et des fumigènes et ont incendié des véhicules de police, donnant une tonalité plus grave à la crise que connaît le pays depuis deux mois.

Environ 100 agents de police et autant de manifestants ont été blessés au cours des violences de dimanche et lundi matin. Selon les médias locaux, au moins 25 journalistes ont aussi été blessés au cours des affrontements.

Le président Viktor Ianoukovitch a demandé la formation d'un groupe de travail pour trouver une issue à la crise qui a explosé en novembre, lorsque Kiev a arrêté son processus d'intégration européenne, en optant pour des relations plus étroites avec la Russie.

Les manifestations politiques, qui étaient demeurées largement pacifiques, ont dégénéré en violences après que le Parlement a approuvé jeudi un projet de loi interdisant le port de masques et de casques lors de manifestations et prévoyant une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans pour les personnes qui bloqueraient les bâtiments publics.