Pourtant, cela fait des mois que le bouquet prépare ce rendez-vous incontournable de la vie algérienne. «L’appel d’offres a été lancé par l’ENTV en janvier dernier. La commission qui a étudié notre projet a donné son aval vers le mois de mars», relate M. Gacem. Et ce ne sont pas les moyens qui manquent. Même si l’on reste très discrets quant aux coûts de la production et de l’achat des séries télévisuelles, l’on sait que l’on y met le paquet. La facture officielle pour les 24 épisodes de Djemai Family de 20 minutes chacun est de quelque 49 millions de dinars, en plus d’une permission de visibilité publicitaire, rare faveur accordée à SD Box. «Nous avons eu l’autorisation de faire du placement de produits pour différentes marques, et ce, en échange d’aide en nature pour le tournage», explique Djaâfer Gacem. Pour les autres feuilletons, l’on avance, par exemple, un coût de 17 millions de dinars pour les 14 numéros de Saâd El Gatt, réalisation de Yahia Mouzahem.

Djemai Family saison 2Concernant la fiction Dhil Hikaya, production algéro-libanaise tournée à Damas, la mise en boîte des 31 épisodes de 45 minutes aura coûté la bagatelle de 5 milliards de dinars. «Les droits de retransmission du feuilleton reste le fruit des négociations entre l’ENTV et la société de production», affirme, sans vouloir s’avancer, Hakim Dekkar, producteur et acteur. L’on ne connaît pas le montant exact et exhaustif des dépenses liées à la concoction de la grille ramadanesque de l’ENTV, sa direction étant injoignable hier.

Toutefois, lorsque l’on sait qu’il est question d’une trentaine de programmes, dont 24 nationaux, sélectionnés, l’on peut s’imaginer que le budget alloué s’élève à plusieurs milliards de centimes. Alors, comment expliquer ces piètres prestations, lorsque l’on sait que les talents algériens sont, sous d’autres cieux, reconnus et récompensés pour leur brio ?

Qualité de diffusion:
Il doit certainement y avoir un problème, car l’image est des plus médiocres. Ce qui donne des programmes rébarbatifs visuellement. D’autres par contre imputent l’aspect des productions à l’ENTV. «Car, après tout, c’est elle qui fixe, délimite et décide des thèmes et des contenus que les sous-traitants peuvent ou ne peuvent pas aborder et montrer», affirme un habitué de la maison. «Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des scènes entières passer à la trappe entre le montage et la diffusion», ajoute-t-il.

Des consignes dans le fond, mais aussi dans la forme, qui peuvent handicaper. «Qu’un épisode dure 20 ou 45 minutes peut tout changer», affirme pour sa part M. Gacem. Selon un autre, faute de temps, l’on bâcle le travail livré, la plupart des producteurs versant dans les formules et scénarios de facilité. La lenteur dans la prise de décision et le travail dans la précipitation sont les deux critères caractérisant la production de l’ENTV. Il y a des épisodes qui passent en ce moment alors que l’intégralité de la série n’est pas livrée complètement. La suite des programmes saura-t-elle sauver ce qui s’annonce d’ores et déjà comme une débâcle ?