Une chose est sûre, les longs bouchons influent directement et négativement sur le rendement de nos élèves.

Circulation Alger“Il m’arrive de quitter la maison à six heures du matin. Mal réveillés, mes enfants somnolent en cours de route. Certes, la sécurité n’a pas de prix, mais parfois je me demande bien pourquoi des barrages sont formés aux alentours des écoles et sur les routes principales qui mènent vers les établissements scolaires. Il y a mille et une manières de surveiller une ville, un quartier ou encore des routes. Idem le soir, mes enfants rentrent à la maison dans un état pitoyable. Ils ont envie de rien faire.”

Ce témoignage résume bien la situation de nos routes et du nombre croissant des voitures en Algérie, notamment dans les grandes villes où la circulation automobile est parfois infernale, voire impossible. La rentrée scolaire consommée, nos routes sont submergées de dizaines de milliers de voitures. Durant les heures de pointe, il est quasiment impossible de quitter les centres urbains. Trop de voitures, peu de routes, en sus des dispositifs de sécurité sur les voies de communication, cet état de fait influe directement et négativement sur le rendement des élèves. Cette situation constitue un facteur aggravant du mauvais rendement de nos écoliers qui ne bénéficient guère de transport scolaire.

“On a l’impression que nous sommes dans des zones industrielles au vu du nombre de voitures et de bus qui se greffent chaque minute pour former de longs bouchons. Nos enfants sont bousillés. J’habite à quelques kilomètres du centre d’Alger où mes enfants sont inscrits. Il m’arrive de faire deux heures pour les déposer devant l’école. Les retards font partie de leur quotidien. C’est très grave. Il est temps que les pouvoirs publics pensent à un plan de circulation plus fluide. Nos enfants sont otages de l’insouciance des autorités censés veiller et sur la sécurité des villes et sur le confort des citoyens”, tonne encore ce père de famille.

Un avis qui n’est pas du tout partagé par un autre parent d’élève qui fait, au quotidien, une navette de près de 40 km/jour (aller-retour) pour déposer et récupérer ses enfants.

“On doit faire des sacrifices. Il faut dire aussi que les automobilistes quittent à la même heure leurs domiciles et chutent dans des bouchons. Il faut dire aussi que des parents utilisent deux voitures en même temps ! L’une pour déposer le fils à l’école et l’autre pour accompagner le second à la crèche. En plus des lycéens et des étudiants sont véhiculés ! Les embouteillages existent et existeront toujours. En revanche, les autorités compétentes doivent mettre à la disposition des élèves un transport scolaire. Pourquoi des adultes, comme les étudiants, sont confortablement transportés ? La question doit être aussi posée !” dit-il.

Bien mieux, aux heures de pointe, certains automobilistes circulent pour ne rien faire. Ils stationnent anarchiquement et causent des désagréments devant les établissements scolaires où des dizaines de voitures sont déjà là à attendre la sortie des classes. Une situation sans solution appropriée qui incombe à tout le monde dès que nos villes étouffent davantage et la voiture chasse l’homme.

Le covoiturage ne faisant pas partie de notre culture, des parents se plaignent, d’autres regrettent et défendent la théorie du sacrifice, mais, dans toute cette histoire ce sont les élèves qui souffrent de ces interminables dilemmes quotidiens qui bousillent leur scolarité. Une scolarité déjà fragilisée par la qualité de l’enseignement, les programmes surchargés et les grèves manipulatrices et sans lendemain.