SNVI AlgérieCet organisme financier, à vocation économique et aussi sociale et qui fonctionnera, selon son DG, M. Mohamed Tessa, grâce à la «petite épargne individuelle et volontaire des travailleurs », constituera également une «source de financement aux petites et moyennes entreprises (PME) ne pouvant emprunter de l’argent auprès des banques». M. Tessa a animé, hier, au forum d’ El Moudjahid, une rencontre-débat à propos justement de l’activité du FSIE, où il a présenté, en les explicitant, les contours du projet. Il a parlé de la genèse, des acteurs, des missions et des objectifs de cet organisme, de son organisation, du fonctionnement de la souscription, du rachat des actions et des contacts engagés jusqu’ici dans le monde du travail.

Le FSIE est une SPA montée, en effet, par les pouvoirs publics en partenariat avec l’UGTA. C’est un instrument fonctionnant à base de placements collectifs à valeur mobilière et contribuant au développement de la PME. Son conseil d’administration est composé de représentants du Trésor public, du ministère de l’Emploi et de celui de la PME, de l’UGTA et des représentants des futurs actionnaires, élus par l’Assemblée générale. Tous les contribuables algériens, actifs ou chômeurs, indiquera M. Tessa, ouvrent droit à la souscription. Ils peuvent acquérir des parts au Fonds et bénéficient des mesures incitatives prises par l’Etat dans ce sens. «L’action coûte 200 DA, un prix bonifié à charge du Trésor public à hauteur de 10 %, dans la limite de 110 actions, soit 180 DA l’action. Ceux qui veulent investir plus d’argent achèteront donc des actions à 200 DA. Les titres sont nominatifs et non cessibles. L’actionnaire est informé annuellement de la situation de son compte mais ne peut toucher les dividendes qu’une fois à la retraite, sauf en cas de rupture de la relation de travail, d’invalidité physique ou mentale ou de décès. Le Fonds lui rachètera ses parts, à sa demande ou à la demande des ayants droit», précisera-t-il. Pour fructifier l’argent collecté, le Fonds ciblera des sociétés par actions (SPA) en quête de financement. Il participera exclusivement aux capitaux des PME qui répondent aux critères requis en l’espèce. En substance, ces entreprises doivent avoir, selon le chargé de communication auprès de cet organisme, M. Hakim Hammoum, un plan de développement pour l’emploi, la finalité étant la création et la sauvegarde de l’emploi.

L’idée trouve son origine dans l’expérience de la Fédération des travailleurs québécois (FTQ, Canada). Le Fonds de solidarité de ladite fédération avait inspiré feu Abdelhak Benhamouda lors d’une visite qu’il avait effectuée en 1996. Elle ne s’est, cependant, matérialisée que huit ans plus tard, en vertu de la loi de finances 2004. Le Conseil d’administration du FSIE a été installé en septembre 2007 et le Fonds a obtenu le visa de la Cosob, autorisant l’appel public à l’épargne, en janvier 2009. Des contacts sont entamés avec la Badr, l’Eniem, la SNVI, ArcelorMittal, entre autres, mais aucun bilan n’a été établi pour l’instant. La direction du FSIE compte sur les militants syndicaux pour sensibiliser les travailleurs aux bienfaits d’un tel investissement.