image"Il s'agit d'un processus, ce n'est pas un document final. Cela représente une vision qui sera constamment réévaluée pour arriver à la version finale", a expliqué à l'AFP le ministre du Tourisme haïtien, Patrick Delatour.

Le chiffre de 11,5 milliards de dollars "n'est que préliminaire", avait indiqué plus tôt dans la journée Sergio Jellinek, porte-parole de la Banque mondiale pour l'Amérique latine, indiquant que l'estimation finale devait être donnée dans un rapport prévu "d'ici à la fin mars".

Une conférence internationale des donateurs est prévue le 31 mars à New York.

Le séisme du 12 janvier a fait environ 220.000 morts dans le pays, et laissé plus d'un million d'habitants sans abri, en ravageant une partie de la capitale Port-au-Prince et d'autres villes.

"Le séisme a créé une situation sans précédent, amplifiée par le fait qu'il a frappé la région la plus peuplée du pays et son coeur économique et administratif", rappelle le document.

L'étude évalue les dégâts à 7,9 milliards de dollars, soit plus de 120% du PIB haïtien, dont 4,4 milliards pour les infrastructures comme les écoles, hôpitaux, routes, ponts, immeubles, ports et aéroports. Les dégâts ont concerné à 70% le secteur privé.

"Depuis 35 ans qu'est appliquée cette méthode d'estimation des dégâts et des pertes, c'est la première fois que le coût d'une catastrophe naturelle est si élevé par rapport à la taille de l'économie du pays", souligne le document.

"Le montant total d'argent nécessaire (à la reconstruction) s'élève à 11,5 milliards de dollars et se répartit comme suit: 50% pour le secteur social, 17% pour les infrastructures et le bâtiment, 15% pour l'environnement et la gestion du risque", indique le rapport.

M. Delatour a cependant souligné que cette somme était une estimation et que le montant de la reconstruction se situait quelque part entre 8 et 14 milliards de dollars.

Le 16 février, la Banque interaméricaine de développement (BID), qui participe également à la rédaction de ce rapport, avait avancé un coût de 14 milliards de dollars.

Le plan insiste, comme l'a déjà fait le président haïtien René Préval, sur la nécessité d'investir en-dehors de la capitale pour tenter de limiter la surpopulation et l'accumulation de misère à Port-au-Prince.

"Après le séisme, plus de 500.000 personnes ont été déplacées vers des agglomérations secondaires. Cette nouvelle répartition de la population est l'occasion de développer d'autres pôles de croissance", souligne le plan, dans lequel le gouvernement promet de prendre des mesures de décentralisation.

Le document insiste aussi sur les objectifs de court terme, comme la préparation à la saison des pluies qui commence dans un mois, et à la saison des ouragans qui démarre le 1er juin.

Quelque 1,3 million d'Haïtiens sont sans-abri depuis le séisme et environ 218.000 vivent dans des camps de fortune à Port-au-Prince, à la merci des inondations et des glissements de terrain, selon des chiffres de l'ONU.

Le document préconise enfin l'adoption de normes de construction plus strictes, l'amélioration du système d'alerte et d'évacuation et un meilleur bilan environnemental en Haïti, dont 98% de la couverture forestière a disparu à cause du déboisement.