Andrew Warren a donc plaidé coupable. Même s’il n’a reconnu l’agression que d’une seule femme, selon le communiqué. La dépêche ne précise pas laquelle d’entre elles. «Il a plaidé coupable d’avoir agressé sexuellement une femme en février 2008 après l’avoir rendue inconsciente en la droguant alors qu’il se trouvait à l’ambassade des Etats- Unis à Alger», indique-t-on. Un revirement qui infirme la thèse de l’opération de recrutement pour des besoins d’espionnage et confirme bel et bien le crime d’un déséquilibré ou d’un drogué dont la «conscience» s’est éveillée brusquement pour qu’il aille jusqu’à avouer des faits que les enquêteurs n’ont pu révéler au cours de l’instruction pour les porter sur l’acte d’accusation : «Il a également plaidé coupable d’avoir, le 26 avril 2010, consommé de la cocaïne tout en tenant entre ses mains un pistolet semi-automatique calibre 9 de marque Glock». Et il devra purger une peine de cinq ans et cinq mois de prison et rester dix autres années en liberté sous condition.

L’affaire avait éclaté en janvier 2009, lorsque les médias américains avaient annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les agissements de Warren. L’ambassade américaine à Alger avait confirmé peu après que le fonctionnaire avait été prié de quitter ses fonctions et était rentré aux Etats-Unis. Lui avait toujours nié les accusations portées contre lui avant l’ouverture du procès, arguant des rapports sexuels consentants avec ses deux victimes. A relire le mémoire introduit auprès du tribunal du district de Columbia (Etats- Unis) par l’agent Scott Banker du «Diplomatic Security Service (DSS)» à l’appui d’un mandat de perquisition dans la chambre d’hôtel où Warren a séjourné à son retour d’Alger à partir du 9 octobre 2008 — au Hilton Washington Hôtel, document sur lequel ont été consignés les témoignages sous serment des deux ressortissantes algériennes affirmant avoir été droguées puis violées par l’agent de la CIA, on peut néanmoins deviner qu’il a avoué le viol de celle résidant en Espagne.