Visiblement, il faut plus que des promesses pour convaincre les médecins résidents de remettre leurs blouses blanches. La tutelle a-t-elle perdu toute crédibilité aux yeux du personnel de la santé ? Les étudiants en sciences médicales spécialisées ont été associés aux négociations pour la prise en charge de leurs préoccupations. Un geste qui n’a pas pour autant calmé les protestataires. On apprend que des négociations entre représentants du ministère de la Santé et médecins résidents et probablement aussi de ceux du ministère de l’Enseignement supérieur seront entamées, dès aujourd’hui.

Cependant, les médecins résidents ont décidé, sans surprise aucune, de poursuivre la protesta. Les délégués nationaux des médecins résidents, qui se sont réunis, hier, n’ont fait que valider la décision déjà prise, mercredi dernier, par la quasi-totalité de la corporation. «Nous maintenons le mot d’ordre de grève illimitée », a indiqué le Dr Sahnoune, membre du CAMRA. Les grévistes ne veulent visiblement pas lâcher du lest, alors qu’ils sont près du but. Selon eux, la tutelle ne prendra leurs propositions au sérieux que s’ils continuent à maintenir la pression. Ce sont les résultats des travaux des trois commissions installées, mardi dernier, au ministère de la Santé, qui détermineront la fin qui sera donnée au mouvement des médecins résidents. Les travaux des commissions dont une sera consacrée à la question du service civil, l’autre au statut du résident et la dernière sur les revendications pédagogiques se dérouleront pendant une période de quinze jours. D’ici là, les différents CHU et EHS du pays seront paralysés. D’ailleurs, sur leur page Facebook, les médecins résidents parlent même du durcissement du mouvement. On peut ainsi lire : «Je vous dis un truc en 2007, les résidents français ont tout arrêté ni garde ni service minimum et wallah vous pouvez faire des sit-in, des rassemblements, crier, pleurer mais tant qu’il y aura quelqu’un qui assure ce service, on sera plus occupé avec ouled e’chouhada et leurs petits-fils qu’avec nos revendications », «il faut supprimer ce service minimum».

Certains évoquent le bon côté du maintien du service minimum : «Il faut voir le bon côté des choses, si tout va bien dans les gardes et dans les services, c'est toujours grâce aux résidents qui sont, eux, conscients de la lourde tâche qui leur a été confiée. Après tout, nous sommes des professionnels de la santé et les revendications des résidents touchent aussi le malade en quelque sorte». A l’issue de la réunion, d’aujourd’hui, le CAMRA décidera des prochaines actions. «Nous allons assister pour ce premier jour mais si nous constatons que ces commissions sont installées pour la forme, nous allons les boycotter», souligne-t-on.