Les travailleurs de l’IPA et de ses différentes annexes, à Sidi Fredj, Kouba, et Ruisseau (Alger) se sont donné rendez-vous à la Direction générale à Dely Ibrahim (Alger). Représentant les corps technique et scientifique de l’institut, près de 500 protestataires ont investi, hier, la cour de l’établissement. Habillés de blouses blanches, ils brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire «halte à la hogra», «non à la discrimination », «on demande nos droits». «Ce mouvement de débrayage est né suite aux abus que subissent au quotidien les travailleurs de l’IPA. C’est un signe de colère. C’est l’étouffement ! », explique la représentante du syndicat de l’Institut Pasteur d’Algérie, affilié à l’UGTA. D’ailleurs, poursuit-elle, «c’est sous des menaces de licenciement par la direction que les travailleurs ont observé la grève et le DRH est en train d’établir la liste des grévistes. Une manœuvre d’intimidation !» Dénonçant la «mauvaise gestion » de leur entreprise et la «politique discriminatoire» qui y règne, les grévistes témoignent : «Les primes et les promotions sont octroyées sans critères définis et les sanctions sont prises sans concertation avec la section syndicale et sans avoir recours à la commission paritaire de discipline. » Ils citent le cas du secrétaire général du syndicat de l’IAP «licencié abusivement sans passer par le conseil de discipline», précisent-ils, avant d’exiger la redynamisation de la commission de discipline.

Les Pasteuriens revendiquent ainsi la revalorisation de leurs salaires avec effet rétroactif à partir de 2008, la révision du régime indemnitaire et la mise en place d’une grille des salaires basée sur une progression toutes les deux années. Ils demandent également la revalorisation des indemnités et l’intégration des primes de contagion et de risque, de rendement collectif et d’encadrement. Face à «l’échec des négociations et du dialogue avec la direction », ils appellent à la tenue d’une assemblée générale extraordinaire en présence des représentants du ministère de la Santé. Par ailleurs, les contestataires signalent plusieurs «dysfonctionnements » au sein de l’Institut. «Nous enregistrons une rupture totale de réactifs, notamment pour la sérologie, et les vaccins sont acquis à des dates de péremption très proches, voire 3 à 4 mois. Quant à la production des sérums thérapeutiques anti-scorpioniques et anti-vipériens, pour des raisons inconnues, l’IPA a cessé de les produire depuis 2005, et la direction opte pour leur importation à des coûts faramineux. Pourtant, auparavant, l’Algérie exportait ces sérums», précise un groupe de Pasteuriens. Déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement, ils ajoutent : «Nous ne voulons plus de bricolage dans notre entreprise. Si les responsables n’arrivent pas à gérer l’Institut, alors qu’ils partent. »