Les crédits à intérêts (riba) sont prescrits selon certaines interprétations de la loi islamique (charia) et certains banquiers se sont lancés dans un créneau qui s’avèrerait rentable à savoir, le leasing ou la location-vente. «La quasi-totalité des produits conformes à la charia sont des dérivés de ces deux formules», a expliqué M. Hideur hier lors de la conférence qu’il a animée au forum du quotidien DK News.

Ainsi, les banques islamiques conçoivent les crédits qu’ils accordent comme de simples transactions commerciales dont elles achètent des valeurs et les revendent à leurs clients suivant un échéancier. Elles tirent des bénéfices de ces opérations financières comme tout commerçant. Et cette marge bénéficiaire, comment est-elle calculée ? M. Hideur a précisé que «c’est sur la base du taux d’intérêt appliqué par la banque». En clair, le coût du prêt est le même, si ce n’est supérieur à celui que propose une banque conventionnelle : «Etant donné que nous assumons seuls les risques moyennant le paiement d’une police d’assurance et que nous n’exigeons pas le règlement de pénalités de retard, nos financements sont un peu plus chers mais généralement, ils se situent au même niveau que les produits conventionnels».

Comparaison:
«Pour l’achat d’un bien immobilier, une banque conventionnelle prête à son client avec des intérêts dont il assume seul les risques. Sauf qu’il est le propriétaire de son logement hypothéqué en guise de garantie. Le taux d’intérêt appliqué engendre un coût qui est réparti sur des mensualités. Or, une banque islamique achète ce logement et assume les risques. La banque ne transférera la propriété au bénéficiaire qu’une fois la totalité du prêt remboursée. Le bénéfice de la banque est calculé sur la base du taux d’intérêt et le montant à rembourser est réparti sur des mensualités».

Idem pour les opérations de commerce extérieur dont les factures sont également libellées au nom de la banque. Le principe est que la banque achète et revend. Al Baraka Algérie, copropriété du Groupe bahreïni Al Baraka Bank (56%) et la Banque de l’agriculture et du développement local (44%) s’est implantée en Algérie en 1990. Elle s’est adaptée à la législation sur la monnaie et le crédit qui ne prévoit pas, tout comme la réglementation fiscale, des dispositions spécifiques aux produits conformes à la charia. «Elle n’est pas si contraignante non plus même si nous continuons à solliciter le législateur algérien à introduire de nouvelles dispositions qui prend en charge les spécificités de nos produits», a déclaré M. Hideur.

Pour soigner son image de marque, Al Baraka a, néanmoins, offert ses services au ministère des Affaires religieuses pour jouer l’intermédiaire dans la distribution des crédits sans intérêts qu’accordent le Fonds de la Zakat aux pauvres (4 500 crédits pour un montant de 75 milliards de centimes depuis 2006). «Nous gérons cette opération d’El Kard Hassan, à titre gracieux», a-t-il conclu.