L'Aqmi creuse ses casemates en terre tunisienne. Dimanche, la police s’est accrochée avec un groupe terroriste qui a érigé son quartier général dans la périphérie immédiate de la capitale. L’échange des coups de feu fut intense. Les policiers, informés d’une présence terroriste au douar Hechir, avaient été accueillis par des salves éructées par des armes automatiques alors qu’ils tentaient d’investir une maison. Un terroriste a été blessé et son épouse tuée au cours de l’accrochage. Un important lot d’armes et de munitions a été récupéré.

L’accrochage est le second du genre à avoir lieu dans cette région de Tunisie en l’intervalle d’un mois. Cette recrudescence inquiète au plus haut point les autorités tunisiennes qui prennent désormais très au sérieux la menace terroriste. Elles redoutent aussi l’infiltration des institutions sécuritaires par les extrémistes islamistes. Surtout après qu’un militaire eut passé à table dimanche et avoué son appartenance à un groupe terroriste affilié à Aqmi. Après ses aveux, le militaire s’est, officiellement, suicidé.

Le porte-parole du ministère de la Défense tunisien, Mokhtar Ben Nacer, a déclaré que le caporal-chef Badri Tlili a avoué son appartenance à Aqmi avant de se suicider dans l’enceinte même d’un centre militaire. Sa relation avec l’un des terroristes surpris dans la maison investie par la police aurait été établie. Les autorités tunisiennes craignent qu’il ne s’agisse pas d’un cas singulier. Elles redoutent une infiltration des institutions militaires et sécuritaires par les groupes terroristes. En tout cas, l’accrochage de dimanche dernier trouble davantage la quiétude perdue des Tunisiens. Partout en Tunisie, la situation est tendue.

Le gouvernement a annoncé sa détermination à accorder la priorité aux questions sécuritaires. Il a plaidé une coopération étroite avec les pays du voisinage pour faire face au terrorisme. Un terrorisme devenu réalité en Tunisie. Les gouvernorats de Kef, Djendouba, Kasserine et Tataouine ont connu de violents affrontements entre les forces de sécurité et des terroristes. Plusieurs terroristes ont été arrêtés, des armes et des munitions, des explosifs et du matériel de guerre ont été récupérés.

La filiation à Aqmi des terroristes appréhendés est établie. Après avoir essaimé dans le Sahel, profitant d’une logistique renforcée et d’un armement inespéré, suite à la guerre en Libye, Aqmi s’incruste en Tunisie, un pays gouverné par les islamistes d’Ennahda et travaillé en lame de fond par les salafistes qui poussent à l’instauration de la Charia. La Tunisie est dans l’œil du cyclone.