Ahmed OuyahiaSon retrait survient quelques mois après avoir démissionné du poste de premier ministre. Ahmed Ouyahia a annoncé sa démission dans un message adressé aux militants du RND tout en précisant qu'elle prendra effet à compter du 15 janvier prochain.

Cette information a été confirmée par le porte-parole du parti, Miloud Chorfi, qui a précisé que M. Ouyahia "a exprimé sa volonté, dans une lettre adressée aux militants de son parti, de continuer à militer au sein de cette formation politique comme simple militant".

La décision a été prise alors que M. Ouyahia est confronté depuis quelques mois à un mouvement de contestation au sein de son parti qui souhaiterait le voir démissionner.

Interrogé sur les motivations derrière une telle décision, le politologue Bachir Medjahed a déclaré que "cette démission était prévisible puisqu'elle s'inscrit dans le cadre d'un mouvement de changement qui souffle sur les partis politiques algériens, lesquels ne voudraient pas de chefs de partis à vie".

D'après M. Medjahed, ce mouvement, né chez le Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD) avant d'atteindre le Front des Forces socialistes (FFS) et le RND, pourrait également concerner le Front de libération nationale (FLN), dont le responsable, Abdelaziz Belkhadem, fait lui aussi l'objet de contestation.

Les présidents du RCD et du FFS, qui sont respectivement Said Sadi et Hocine Ait Ahmed, ont démissionné de leurs partis successivement en mars et décembre 2012.

L'autre raison qui motiverait le départ de M. Ouyahia est le souci d'une meilleure préparation de son éventuelle candidature à la présidence de la République prévue pour 2014.

"M. Ouyahia se retire de la présidence de son parti pour élargir son audience au-delà de sa formation afin de se présenter à la magistrature suprême du pays", a estimé M. Medjahed.

M. Ouyahia, 60 ans, a tenu les rênes du RND depuis 1999. Nommé à maintes reprises chef du gouvernement, M. Ouyahia a été remplacé par Abdelmalek Sellal lors du remaniement ministériel en septembre 2012.

Pour rappel, le RND et le FLN sont les deux partis au pouvoir en Algérie, qui partagent la majorité aux niveaux du parlement et du gouvernement.