Ce contrat finalise l’accord conclu entre Sonatrach et GNF en juin 2011, qui avait abouti à l’acquisition par la compagnie algérienne de 3,8 % du capital de GNF et une promesse pour la cession de 10% de participation de Sonatrach dans le capital détenu dans Medgaz. Medgaz est la société qui détient la propriété et exploite le gazoduc sous-marin reliant Beni Saf à la côte d'Almeria, avec une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an. L'acquisition de cette participation est associée au transfert à GNF de 10% de la capacité de transport du pipeline de gaz. Cette capacité sera utilisée pour un nouveau contrat de fourniture de 0,8 milliard de mètres cubes par an.

Le contrat de fourniture, d’une durée de 18 ans, sera mis en œuvre en février par l’arrivée en Espagne des premières livraisons. Par la conclusion de l’accord d’hier, la Sonatrach a choisi de devenir un actionnaire minoritaire dans Medgaz, car elle dispose désormais de 26% seulement du capital de la société alors qu’elle pouvait exercer le droit de préemption et racheter les participations de ses anciens partenaires espagnols Iberdrola et Endesa. Ces deux sociétés ont en effet vendu, au cours des derniers jours, leurs participations, qui représentaient 32% du capital de Medgaz, au transporteur belge Fluxys. Ce dernier a engagé la somme de 233 millions d’euros pour acheter ces parts sociales. Mais il devra attendre la tenue du prochain conseil d’administration de Medgaz afin d’obtenir l’aval définitif sur cette transaction.

Entre-temps, la Sonatrach et sa tutelle n’ont engagé aucune action pour exercer le droit de préemption et racheter les participations d’Iberdrola et Endeza. Cette action aurait pu maintenir la Sonatrach dans une position dominante sur Medgaz et lui aurait permis également de vendre plus de gaz sur le marché espagnol. Si le groupe public algérien ne se rattrape pas dans les prochains jours, il perdra certainement une importante part sur le marché espagnol. Sur la quantité de 8 milliards de mètres cubes transportée annuellement par Medgaz, la part de la Sonatrach sera réduite à quelque 2 milliards de mètres cubes, soit 16 fois moins que la quantité qu’elle fournit à l’Italie par l’autre gazoduc transméditerranéen.