Les différents bilans vont d'au moins cent morts jusqu'à 1300 tués. C'est George Sabra, l'une des figures de l'insurrection, qui a avancé ce dernier chiffre. «Ce n'est pas aujourd'hui la première fois que le régime recourt aux armes chimiques», a-t-il indiqué au cours d'une conférence de presse à Istanbul. «Mais cette attaque marque un tournant majeur dans les opérations du régime(...). Cette fois-ci, il s'agit d'annihilation plutôt que de terreur».

Selon des militants de l'opposition, des roquettes contenant des agents chimiques se sont abattues sur les banlieues damascènes d'Aïn Tarma, de Zamalka et de Djobar mercredi avant l'aube. Une organisation d'opposition, le Bureau des médias de Damas, a fait état de centaines de corps sans vie dénombrés à Hammouriya, Kfar Batna, Sakba, Douma, Mouadamiya et Irbib, toutes ces villes étant des faubourgs de la capitale.

Des vidéos diffusées par les militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang. Des hommes circulent entre les rangées de corps alignés. Sur l'une d'elles, du personnel soignant tente de fournir les premiers soins à des enfants et leur mettre des masques à oxygène pour les aider à respirer, alors que des médecins essaient de ranimer d'autres qui semblent inconscients.

Les autorités syriennes ont cependant catégoriquement démenti avoir eu recours à des armes non conventionnelles: ces accusations «sont nulles et non avenues et totalement infondées», a affirmé un communiqué de l'armée. «Il s'agit d'une tentative désespérée des groupes terroristes de cacher leurs échecs sur le terrain», a ajouté le communiqué. Le ministère des Affaires étrangères a estimé que «ces mensonges (...) visaient à faire dévier la commission d'enquête» de l'ONU «de sa mission».