La demande pour une action militaire contre la Syrie "doit être présentée au Conseil de sécurité de l'ONU s'il existe des preuves que des armes chimiques ont été utilisées par les forces du gouvernement", a déclaré M. Poutine mercredi à Channel One TV.

Il a affirmé que la Russie prendrait des mesures décisives et sérieuses contre la Syrie si des preuves claires de l'utilisation des armes de destruction massive étaient apportées.

Il a expliqué que les séquences vidéo présentées comme preuves de l'attaque chimique ne montraient pas qui a effectué ce geste.

"Qui sont ces gens ? Que leur est-il arrivé ? Il n'y a pas de réponses à ces questions", a insisté M. Poutine.

"Nous adopterons la position de principe selon laquelle le recours aux armes de destruction massive est un crime", sinon, tout recours à la force contre un Etat indépendant et souverain doit être qualifié d'agression, a-t-il dit.

"Nous ne protégeons pas ce gouvernement (syrien). Nous protégeons les normes et principes du droit international, de l'ordre mondial moderne. C'est une valeur absolue", a souligné le président russe.

Poutine a indiqué que la Russie fournissait à Damas des armes, dont des composants du système de défense aérien S-300, dans le cadre de précédents contrats.

"Nous coopérons avec un gouvernement légitime et ne violons aucune norme internationale, ni aucune obligation", a-t-il ajouté, soulignant que Moscou a suspendu la livraison de systèmes anti-avion S-300 à la Syrie.

Par ailleurs, M. Poutine a confirmé que Moscou n'avait pas l'intention de s'engager et ne s'engagera pas dans des conflits dans des pays tiers.

"Il n'y a pas de soldats russes à l'étranger (...) Nous ne nous engagerons dans aucun conflit", a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Poutine a déclaré que la Russie n'extradera pas Snowden vers les Etats-Unis dans la mesure où les deux pays n'ont pas d'accord de réciprocité concernant l'extradition de criminels.

"Le problème n'est pas que nous défendons Snowden. Nous ne le défendons d'aucune manière. Le problème est que nous et les Etats-Unis n'avons pas d'accord de réciprocité concernant l'extradition de criminels", a déclaré le président.

"Nous ne pouvons pas juger si Snowden a commis un crime aux Etats-Unis ou non (...) En tant que pays souverain qui n'a pas de tels accords avec les Etats-Unis, nous ne pouvons rien faire sauf lui donner la possibilité de rester ici", a expliqué M. Poutine.

Il a ajouté que la Russie n'a pas reçu et ne souhaite pas obtenir d'informations secrètes de la part de Snowden.

L'affaire Snowden est considérée par Washington comme étant à l'origine de l'annulation de la visite prévue du président américain Barack Obama à Moscou.

M. Poutine a déclaré avoir été contrarié par cette décision, sans toutefois la considérer comme une catastrophe.

"Je devrais m'entretenir avec mon collègue américain en marge du G20. Toutes nos réunions précédentes ont été très constructives", a déclaré M. Poutine, ajoutant qu'un entretien parallèle avec Obama serait utile.

Parmi les sujets que Moscou et Washington souhaitent aborder figurent le désarmement, l'économie mondiale, les dossiers coréen et iranien et la lutte contre le terrorisme, a indiqué M. Poutine.

"Nos différends découlent d'une perception différente des problèmes auxquels nous sommes confrontés, du choix de moyens différents pour les résoudre, ou peut-être aussi de compétences ou d'un manque de compétences pour trouver des compromis et respecter l'opinion de l'autre partie", a déclaré le président russe.